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Sortie officielle de « la Pie Bleue » et dédicaces
La rencontre entre un roman et ses lecteurs (trices)
En ce premier juin, il est dorénavant possible d’acquérir cet ouvrage inqualifiable (oui je me la pète) qu’est « la Pie Bleue » aux Éditions Encre Rouge. On peut le trouver partout normalement, librairies, Fnac, bref, tous les sites de vente de livres ou si vous préférez sur le site de l’éditeur.
Des séances de dédicaces sont prévues dans la région de Castres pour l’instant. Je vous attends le samedi 12 juin à l’Espace Culturel Leclerc (rue Villegoudou) puis le mercredi 23 juin à Bureau Marché (zone du Mélou). En juillet, ce sera à l’Imaginarium café culturel (Labruguière).
A noter que l’origine d’une dédicace (dicaze) remonte au XIIème siècle et désignait à l’époque la consécration d’une église. Je sais que les livres sont parfois des monuments mais quand même…
Ordonnance
Citation thérapeutique
« Gouverner par ordonnance n’est pas toujours soignant. »
Une autre ? Une de cœur ?
Le 45 janvier (partie 2)
La nouvelle des « amoureux »
Seconde partie
Cette dernière cultive au même moment, un savant mélange de fulmination et de déception.
Comment n’ai-je pas détecté que le gars n’était pas fiable, gronde t-elle intérieurement.
Elle exécute un rapide inventaire dans le panel de ses connaissances instables à des fins statistiques, espérant y trouver des occurrences du type « Paul ». Mais non, tant pis, il n’y avait pas de signes avant-coureurs. L’auto-réprimande se déroule à son insu devant le miroir d’un commerce qui lui fait front. En tant que frondeuse justement, elle relève le défi et procède au bilan analytique de sa physionomie et de son habillement. Elle est vêtue d’un jean taille basse moulant, de chaussures bleues à virgule assorties à son pull. Qu’est-ce qui ne va pas ? se demande t-elle, persuadée d’avoir quelque chose qui cloche, quelque chose qui a provoqué la fuite du prétendant. Elle mire son postérieur, rentre t-il dans les normes « tendance » ou dans l’énorme ? Elle ne s’aime pas au présent, l’imparfait règne avec son passé décomposé. Trop grosse ou trop fine mais pas avec les bonnes courbes, les seins peu mis en valeur, un pull sans marque alors qu’il faut des marques pour laisser une empreinte. Heureusement les chaussures arborent un logo célèbre mais ce sont les modèles de l’an dernier, zut. Son image passe par le prisme déformant d’un jugement dur et dévalorisant causé par un sentiment de rejet. La délibération interne lui est fatale, elle est responsable, l’éventualité que Paul ait pu avoir un contretemps ne l’effleure même pas. Le constat subjectif et arbitraire est douloureux. Recours à la combativité, relâchement de l’abdomen crispé, reprise d’une conscience de soi subtilement augmentée.
– hé, le miroir, montre moi ce que je suis correctement, honnêtement, fais l’effort, intime Aurore à la glace froide.
Cela fonctionne en partie, la réflexion se veut plus proche d’une réalité acceptable.
– Tu vois quand tu veux, allez encore un petit effort, renchérit-elle.
Remontée graduelle de l’estime de soi qui plafonne à un timide quarante-trois pour cent.
Tant pis, c’est le meilleur résultat obtenu en la circonstance.
Elle noie son amertume par une déambulation errante dans les rues adjacentes à la Place en quête d’une source d’évasion, d’évacuation des idées noires. Les vitrines racoleuses des magasins environnants feront l’office.
Dans l’échoppe la plus proche, du type boutique « cadeaux », des placards partout, en dépit du désordre car ce sont des placards publicitaires, hymnes post-modernes au culte du jour, évidemment l’immanquable Saint Valentin. Parmi l’offre proposée pour la paix des ménages, des bijoux fantaisie à bas prix à l’image de leur esthétique, des mugs dédiés à l’Amour des personnes, animaux, objets mais aussi des sets de maquillage façon trousse à outils pour les femmes, des canifs et autres couteaux pour les hommes. Bref, la panoplie du sexisme « marketé » dans toute sa splendeur.
Aurore en ressort sans énergie encore plus contractée qu’à l’entrée.
Au Café, Paul tente son ultime chance en s’asseyant au coin d’une table de la salle principale, initiative désespérée pour rattraper le temps perdu. Une bière plus tard, une sorte de comité investit la pièce, s’affaire, dépose des tracts et un stand de réception. Paul en saisit un par curiosité; le document fait référence à une soirée speed dating spécial Saint Valentin. Le succès semble garanti au point qu’une cohorte de célibataires débarque avec la frénésie et l’espoir conjugués d’un autre meilleur voire d’un autre tout court.
Le jeune homme dissimule mal sa stupeur face à l’effervescence saugrenue et inopportune de cette meute, foncièrement inadaptée à son état émotionnel.
Une charmante demoiselle se convie à sa table et se présente conformément à la thématique de l’événement.
– Bonjour, je m’appelle Chantal, nous avons sept petites minutes pour faire connaissance, lance t-elle avec la maîtrise d’un joueur d’échec disputant une partie en blitz. Je commence puisque je parle et que je suis déjà partie en roue libre, ah ah ah ! Je m’appelle vraiment Chantal, c’est pas un pseudo, je suis infirmière donc sensible. Alors je sais, tu vas me dire que tout le monde est sensible mais moi, je suis réellement sensible car l’art « m’émouvoit » un max ! ( tout comme les conjugaisons, pense Paul, raccroché par ce verbe alors qu’il avait justement décroché). Je like tout le temps les vidéos de chats sur facebook en plus. En fait, je cherche un gars dans ton genre plutôt branchouille sans en avoir l’air mais un peu quand même, mince…ouais, j’ai pas froid aux yeux…
Pendant qu’elle continue comme si elle avait découvert le mouvement perpétuel, Paul s’est dissocié pour de bon ; ses pensées s’agglutinent obsessionnellement sur l’échec du rendez-vous initialement prévu. Il prend d’ailleurs la mesure du décalage infini entre un hypothétique échange avec Aurore et celui qu’il vit actuellement, lénifiant.
Elle termine enfin, sept minutes ont dû passer.
Paul lui répond, abasourdi mais courtois en lui narrant la raison de sa présence.
Aurore ne supporte plus le pseudo-manège du lèche-vitrine, sa bouche est sèche, elle regrette de ne pas avoir attendu davantage au Café. Prise ainsi par le remord, elle décide d’y retourner pour s’acquitter du doute. Avant même la fin de son raisonnement, ni une ni deux, ses jambes pressent le pas en direction de la Place puis du lieu de rendez-vous manqué.
Prudemment, elle rase l’enceinte du troquet, se pensant invisible, ajuste un mimétisme illusoire avant de risquer un œil fureteur par l’immense baie vitrée ; elle aperçoit au premier chef le stand accueil, ostentatoire s’il en est puis à l’aide d’un scanner rétinien dernière génération, les étals amoureux, lorsque, inéluctablement, elle tombe des nues ou plus exactement sur le clone de Paul. Elle ne veut pas y croire c’est trop bien imité. Et zut, c’est vraiment lui, le doute n’est plus à lever, réalise t-elle avec effroi, dans le dos ce qui, du reste lui glace les sangs.
Car non seulement c’est bien lui mais de surcroît, il converse avec une concurrente pour ne pas dire une rivale. Aussitôt, elle le foudroie du regard, le genre de regard d’essence tactile qui touche au but par un coup franc et massif. L’intensité en est telle que Paul fait volte-face vers l’origine de cette démangeaison oculaire. Cinq secondes suffisent pour établir une interaction visuelle déplaisante, claire, nette et sans bavure, elle, furieusement fermée et lui, interdit, incompris mais condamné.
Le quiproquo fonctionne à merveille, Aurore disparaît comme par désenchantement.
Paul s’excuse auprès de son interlocutrice tout en se hâtant de sortir, juste avant que son corps ne s’emballe frénétiquement à la poursuite de l’injustifiable. Une fois dehors, il fait une halte sur la Place pour définir ses options, soit percevoir la direction impérative à suivre, elle-même définie par le sillage de sa future ex. Il est désemparé, point d’Aurore dans son champ de vision. A tout hasard, il s’en remet à celui-ci, instaure un vide momentané, un ersatz de médiation rapide dans le but de capter ésotériquement une effluve, une quelconque trace, empreinte laissée par son élue. La foi éclot dans le désespoir quand l’athéisme s’installe dans la routine anesthésiante.
A environ très loin et demi, en amont de sa position : un dos, qui pourrait bien être le bon.
Il amorce la course, affole ses membres, il n’avait jamais exiger cette cadence auparavant ; il esquive les traînards, les badauds et autres obstacles touristiques. Il se rapproche, gagne du terrain, les yeux rivés sur son objectif dont il cherche à confirmer l’exactitude des contours. Il ne lâche rien, ne veut pas la perdre, il n’existe qu’elle. Néanmoins Il n’est pas sûr que ce soit elle. Comme la grenouille c’est l’arrêt net, il stoppe. La silhouette n’est encore qu’une esquisse, il lui faut augmenter la définition. Il effectue un court panoramique pour s’assurer qu’il n’a pas loupé le coche puis « attaque » le sprint. C’est l’occasion, cent mètres à parcourir. Il trace, fougueux, intrépide, irréfléchi. Un petit claquement retient son attention, un lacet dénoué bat le rythme du pavé. Ce n’est pas grave il poursuit avec pertinacité, à tort…
Ce fragment de laçage a l’audace de se glisser sous le pas suivant ce qui lui vaut irrémédiablement un étalage humiliant en place publique ; au passage, un de ses genoux tape, s’écorche. Galvanisé par son dessein, il se relève sans honte et repart de plus belle, après, toutefois, avoir remis le lacet, l’expérience aidant. Le record du monde du Paul’s tour avec chute est largement battu, il détale littéralement tel un survivant la mort aux trousses. Les trente derniers mètres attestent que c’est bien Aurore. Pied au plancher des vaches, il maintient sa vitesse ou plus exactement il essaie d’accélérer davantage afin de compenser la fatigue.
Cinq mètres les séparent, elle de dos, en marche et lui à fond quand tout à coup, un type surgit de nulle part mais vraisemblablement de sa droite en lui forçant la priorité. L’ABS n’est pas inclus d’origine chez Paul qui donc le télescope avec fracas. Son élan gonflé de vitesse, ajouté au choc dévie sa course folle et l’emporte droit vers Aurore, toujours de dos. Il est impuissant à contrôler cette nouvelle trajectoire, ne peut rien faire et la percute violemment. Les deux s’imbriquent dans la chute, en roulé-boulé, non pas dans l’amour mais plutôt dans l’acrobatie involontaire, la cascade improbable. Un « crac » retentit, suivi d’un second. Les gens s’attroupent autour d’eux, la cavalcade finit mal, ils gisent au sol presque inertes avant de reprendre progressivement leurs esprits.
Aurore pour commencer gémit à la découverte de son bras gauche, qui a manifestement échoué dans son rôle d’amortisseur en se brisant net. Paul exhibe, quant à lui, un double genou qu’il ne peut plus bouger tant la douleur est vive.
Le public présent à ce triste spectacle a convoqué les secours qui ne devraient plus tarder.
La demoiselle, encore choquée, ne réalise pas, ne comprend rien à ce qui se passe jusqu’à ce que ses sourcils se froncent à la découverte du responsable. Il en est contrit, affreusement coupable. Le constat est désastreux ce qui a pour effet de lui couper le verbe, le sifflet, d’entraver toute initiative.
Les pompiers débarquent de leur navire à roulettes, civières jumelles aux poings puis les embarquent à destination du navire principal local, dénommé hôpital.
© Cébéji
Le 45 janvier (nouvelle, partie 1)
La nouvelle des « amoureux »
Comme promis dans la publication précédente, je vous livre une nouvelle humoristique de mon cru sur les aléas de la St Valentin (en 3 parties).
Première partie
Le 45 janvier
Quelque part en France mais pas n’importe où, à un carrefour non commercial précisément.
Adossé au feu rouge côté sud, un jeune homme débonnaire malgré une coiffure aux cheveux longs arrangés par un vent capricieux, arbore une pancarte avec la mention : je vais par là.
Il accompagne sa sollicitation au voyage d’un sourire enjôleur et charmant. Un look de surfeur de vaguelettes complète sa panoplie d’auto-stoppeur rompu à l’exercice.
Pour l’heure, il est bredouille, les automobilistes feignent de l’ignorer, à la Parisienne, à moins que sa destination ne diverge de leur parcours. Il met à profit l’attente pour visiter à l’œil le site de son siège. Rien que du classique, une croisée des chemins banale ; quatre routes se rejoignent pour former le cœur local du trafic, régulé donc, par quatre feux rouges dont deux verts. Sur la sortie de ce qui ressemble fortement à l’aorte du coin au nord, il remarque avec surprise la présence opportune d’une charmante demoiselle, munie également d’un panneau. Quitte à échanger les routes autant échanger les conversations, pense t-il logiquement.
Il se rapproche de l’auto-stoppeuse avec une circonspection calculée, cool et nonchalante dans la série surtout ne pense pas que je vienne te draguer. Sur la pancarte féminine : je vais par ici.
Il s’adresse à elle :
– Salut, je m’appelle Paul, ça fait longtemps que tu poireautes ?
En lui faisant face, elle dévoile un visage que l’on croirait volontiers photoshopé, partiellement dissimulé sous des boucles brunes ondoyant sensuellement sous la brise. L’effet est immédiat, Paul peine à la regarder, aveuglé par cette lumière impromptue sans y avoir été préparé.
– Salut aussi ! Moi c’est Aurore. Ça fait vingt minutes que je fais le pied de grue, ça mord pas trop par ici, répond-elle peu farouche.
– Tu es en balade ou la ballade qui est dans l’air t’invite au voyage ? Ose Paul, faussement désinhibé.
– On ne me l’avait jamais faite celle-là, tu es le troubadour des ronds-points. Je rigole, je vais voir des amis puis je fais escale le quatorze février à la Ville, et toi ?
– C’est dingue, tu ne vas pas me croire, mais moi aussi j’ai des amis. Ceci dit, ce n’est pas la raison de mon déplacement qui est plutôt d’origine familiale. Et le plus dingue c’est que je n’avais pas prévu d’aller à la Ville mais que je viens de changer d’avis et, pour le même jour que toi. Lâche t-il avec une teinte rougeoyante.
– Ah oui, c’est dingue en effet, tu n’y vas pas par quatre chemins, c’est le carrefour qui te fait de l’effet ?
– Désolé, ça ne me ressemble pas, les mots sont sortis tout seuls ou alors, tu es ventriloque et tu t’es servie de moi.
– Ha ha, toi tu t’assumes. Finalement, je ne vais pas aller à la Ville le jour dit…non, je déconne. Lui rétorque t-elle d’une moue ravageuse. J’irai avec plaisir.
– Merci de m’avoir éviter la crise cardiaque, mon ego est particulièrement susceptible.
Une voiture s’arrête :
– Je vais par ici Mademoiselle, si vous voulez, je vous emmène ! S’exclame un vieux monsieur ascendant papy.
– Je te donne rendez-vous le quatorze février donc, au Grand Café à 19 heures si tu es d’accord, soumet Aurore à Paul avec une complicité ludique.
– J’y serai, répond-il émoustillé.
La voiture, le Papy et Aurore s’évanouissent au loin avec l’augure du feu vert.
Le jeune homme est chamboulé ; Il est fou de coudre… il a eu le coup de foudre. Son attention bloquée sur Aurore annule toute temporalité, refrène toute tentative du sablier à l’égrener au point qu’une demie heure inexistante plus tard un véhicule l’emporte par là.
Les automobilistes, leurs protagonistes et le cortège de leurs pensées entremêlées voyagent physiquement vers leurs destinations respectives et mentalement autour de la date mythique.
Un accident ou plutôt un choc émotionnel foudroyant s’est produit à ce carrefour, qui n’a pas épargné nos tourtereaux, dorénavant reliés par le fébrile rendez-vous dont le rapprochement accroît la température. La réciprocité de leur attachement subit est flagrante.
Chacun, chacune honore l’objet de sa villégiature par sa présence mais le cœur accaparé par ce jour tant décrié de la Saint Valentin, créant ainsi une indicible attente jusqu’à son échéance.
La ville se met sur son trente-et-un, malgré que ce soit le quatorze, pour accueillir dignement et surtout commercialement la fête des amoureux et du chantage affectif. Les journaux et commerces en font leurs choux gras, les petits plats iront dans les grands. Le jour J resplendit comme Jamais.
Aurore ne manque pas à l’appel, elle inspecte sa montre qui affiche dix-huit heure cinquante-cinq. Elle s’empresse de gagner le Grand Café puis pose promptement son fessier à une place stratégique lui permettant de guetter l’arrivée de Paul. Elle met un point d’honneur à la ponctualité du point nommé, un point c’est tout. Cependant, il n’est pas là, elle laisse filer les dix-sept minutes trente-trois réglementaires du savoir-vivre et du savoir-attendre puis quitte, désappointée, ce lieu de marasme.
De son côté, le jeune homme se rapproche dans la voiture de son hôte mobile. Soudain le véhicule se dérobe de la trajectoire annoncée et contraint le chauffeur à l’arrêt d’urgence.
Zut ! Une crevaison ! Soupire Paul.
Il s’angoisse, il risque un conséquent retard et même un retard inenvisageable.
– Puis-je vous aider ? Lance t-il comme un SOS.
Sur ces instances insistantes les deux s’apprêtent à changer la roue beauceronne, plate d’horizon.
A l’ouverture du coffre et après farfouille minutieuse, le verdict tombe : pas de roue de secours.
C’est un véhicule moderne et qui dit moderne dit lourd ; les options à foison ont un poids et pas seulement sur le portefeuille. Et qui dit lourd dit allègement et oui, c’est lourd ! Donc pas de roue de secours. Direction boîte à gants, saisie du manuel du conducteur version trois-cents pages multilingues, choix du Français, chapitre roues, verset entretien, alinéa crevaison, réponse : bombe anti-crevaison rangée avec les outils dans le coffre. Retour à ce dernier, c’est bon, bombe découverte. Lecture sommaire des instructions puis installation sur la valve de la roue. Le liquide passe dans le pneu comme convenu mais s’échappe pour moitié, gluant et mousseux.
– Il faut resserrer la valve pour éviter ce problème, s’exclame Paul, irrité.
Après quinze secondes, plus de liquide, à cause de la fuite, le pneu est gonflé à minima.
– Euh…Il fallait secouer énergiquement la bombe afin qu’elle se vide complètement, c’est marqué dessus, souligne Paul, qui cache son agacement.
Sa montre le fustige de reproches, elle indique dorénavant : retard ! Retard ! Retard !
Ils repartent vers une station, à très très basse vitesse, il faut rapidement rétablir la bonne pression.
Cette besogne leur vole trente minutes.
Une fois la Ville enfin atteinte, Paul s’éjecte de la voiture avec moult remerciements et court en direction du Grand Café. A ce stade, bien qu’il s’agisse d’une place, il est dix-neuf heures quarante.
Quand il pénètre l’établissement, pas d’Aurore en vue. A sa décharge, il n’est pas facile de détecter une aurore à cette heure-ci.
…
© Cébéji