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Qui est le « je »

qui creuse

Je pense donc je suis comme disait le franc-tireur Descartes

Mais qui pense donc dans ce « je » de dupe aux accents intérieurs ?

L’ego peut-être, l’ego est lent, planant avec ses airs rieurs

Ou encore des démons familiers, engeance qu’à peine on écarte.

Certains avancent l’intuition comme ultime source de l’idée

Finalement personne ne sait, dans ce « je », mieux vaut trier

Exercice de conscience, de propreté, de toilette quotidienne

Pour une clarté lucide, sans brouillard, à la lumière pérenne.

Alors comment reconnaître le bon grain de l’ivraie ?

Osons l’analyse en la circonstance dans l’humilité qu’on revêt :

Dans le je, l’émergence de critiques à l’essence coupante et séparative

Tant pour soi que pour autrui, ni vers l’intuition ni vers l’esprit ne peut prétendre.

Dans le je, l’horizon d’un jugement, d’une morale ratifiée mais punitive

Résolument non plus ne peut arborer une sagesse tendre.

Dans le je, où des joutes de différences sarcastiques s’établissent

Point davantage d’existence pour une pensée à l’intelligence complice.

Dans le je, quand l’amour enrobe le regard et les gens caresse

Enfin le négatif, les peurs et toute sorte de vacarme cesse

Dans le je, quand l’humour révèle la vérité de l’instant

Alors enfin, la joie et le présent se marient hors du temps.

Alors qui pense donc dans ce « je » ?

Poème d’Olivier Kummer

autre auteur
Chemise du verbe la phrase dans le livre voyage au gré des pages tantôt noire tantôt blanche l’encre se fait visible ou invisible pour celui qui lit et découvre la furtivité des lettres animées par le poète entre points et virgules l’être cherche sa place ponctuation du moment éveil du sens interdit compréhension éphémère élocution du conte merveilleux des lettres amoureuses du feuillet voyelles et consonnes se choquent s’entrechoquent s’accouplent se désaccouplent dans un perpétuel duel assassin parfois abouchement contre nature du o et du e donnant au mot une complicité incestueuse restée ivre en dehors des lignes tracées les lettres comme des notes de musiques dansent au rythme du crayon animé par une main désinvolte
Auteur: Olivier Kummer qui, en scène, délivre ses performances poétiques.